Villey le sec
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Le chemin des pèlerins

par Danièle URIOT

À la demande d’un habitant du village, j’ai fait quelques recherches sur le « chemin des pèlerins ».

Nous trouvons très tôt mention du chemin des pèlerins dans les écrits de l’époque du moyen âge.

Nous en trouvons encore quelques traces dans nos anciens plans communaux.

Petit rappel de l’histoire

Saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie, fut un grand saint, grand protecteur des pauvres, des faibles et des prisonniers, annonciateur infatigable de la Bonne Nouvelle des Evangiles dans un monde païen tenté par de multiples idoles. Nombreux furent les miracles qui s’accomplirent par invocation de son Nom.

Le 9 mai 1087, face aux menaces de profanations de l’Islam, des marins italiens ramènent sa dépouille mortelle à Bari. A cette même époque en 1098, Albert de Varangéville, seigneur lorrain, rapporte de Bari une relique du Saint, qui serait une phalange, qui est rapidement à l’origine de nombreux miracles. Ceci explique que les Ducs de Lorraine, dès 1120, firent de Saint Nicolas le Patron de la Lorraine.

Le sanctuaire lorrain est le témoin de nombreux miracles, dont un des plus anciens est la libération de captivité du sire de Réchicourt, miraculeusement transporté, la veille du 6 décembre 1240, de son lieu d’esclavage chez les infidèles musulmans (à Gaza en Palestine) jusque sur le parvis même de l’église Saint-Nicolas de Port.

Le sanctuaire actuel, de style gothique flamboyant, a été construit par le duc de Lorraine René II, en reconnaissance à Saint Nicolas, qu’il était allé prier avant d’aller combattre et vaincre Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Il est érigé en basilique par le Pape Pie XII en 1950. Une procession est organisée chaque année à Saint-Nicolas-de-Port depuis 1245. C’est devenu une tradition, chaque lundi de Pentecôte, un groupe de Lorrains effectue un pèlerinage vers Saint-Nicolas-de-Port à l’occasion de la fête de la Saint Nicolas d’été.

Vers l’est, le trafic avec le grand marché de St Nicolas s’effectuait par le bac de Gondreville et la vieille route qui empruntait le rebord sud du massif de Haye c’est-à-dire Villey le sec et Ludres.

Les pèlerins prenaient donc ce chemin pour aller à St Nicolas de Port.

Dans nombre de villages du département de la Meurthe, les noms de cantons ruraux, champs, etc., rappellent l’existence de maladreries ou tout au moins de « bordes de lépreux ».

C’est au XIIème siècle que les bourgeois de Toul fondent, à une heure de cette ville, à Valcourt, une léproserie dans laquelle doivent demeurer un prêtre et douze lépreux, et dont l’administration est confiée aux abbés et religieux de Saint-Epvre en 1247 à Toul, dans le faubourg Saint-Mansuy (elle fut fondée par les religieux de Saint-Mansuy et les bourgeois de Toul).
Les léproseries sont situées le plus souvent à une certaine distance des centres de population pour éviter la contagion. Toute personne soupçonnée de lèpre est, par les ordres de la Chambre de ville, arrêtée et conduite à Toul par un sergent, aux frais de la ville quand elle était pauvre. Ils empruntent le chemin des pèlerins afin de ne pas contaminer les habitants du village.
La personne soupçonnée est soumise par plusieurs chirurgiens à « l’examen de l’épreuve » devant l’officialité de Toul. On lui offre la cliquette, en lui disant

Prenez cette cliquette en signe qu’il vous est défendu de parler à personne, sinon à vos semblables.

La peste paraît la première fois en 1630, non pas la maladie contagieuse qui a frappé plusieurs fois et dont on peut circonscrire les ravages, mais la terrible peste orientale. Pendant sept ans, elle sévit en Lorraine et y fait d’innombrables victimes. À la peste vient s’ajouter la famine causée par les mauvaises récoltes.